Un livre et on ne me dit rien ?

Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? On raconte qu’un type a écrit un livre sur nous ! Et que je suis dedans ? Non, mais, les gens, je vais réclamer des droits d’auteur, moi !
Mieux que ça, je vais intenter un procès. Il paraît qu’on retrouve des pages entières de mon blog dans ce roman. Sans mon autorisation ! Vous vous rendez compte ?
Vous savez ce que je vais faire ?
Je vais prendre ma plus belle plume, la tremper dans l’alcool à brûler et rédiger une lettre incendiaire au malotru qui s’est permis de rédiger mon histoire.
Pire : notre histoire ! Celle que nous vivons ici, entre quatre yeux, sur ce blog, fidèles lecteurs.
Vous vous rendez compte ?
C’est de l’acide que je vais utiliser, pas de l’essence, pour lui ronger les yeux et les doigts, le défigurer comme il se doit.
Ou bien pas.
C’est peut-être un magnifique compliment de se retrouver dans un livre ? Ça veut peut-être dire quelque chose des petites vies qu’on mène, vous et moi ? Des nombrils qu’on nettoie, des larmes qu’on retient, de nos coups de gueule quand on aboie. Peut-être que ça fait du sens, tout ça.
Peut-être que nos petites vies sont plus grandes qu’on ne l’imagine, au fond.
Pas la mienne, mais les vôtres, en tout cas…
Ça me fait sourire, d’un coup, comme si on me chatouillait sous les bras.
Je vous imagine, là, alignés sur la couverture d’un livre, avec vos belles têtes d’ados. Et moi derrière, avec mes cheveux de sorcière et mon blog poussiéreux.
Mais personne ne voudra jamais l’acheter, ce bouquin !
Quelle mauvaise idée.
On va tous finir dans un bac de soldes, c’est certain. Votre histoire, la mienne, au rabais, avec une étiquette fluo. C’est ce qui nous attend.
Sauf si quelques lecteurs osent soulever la couverture. Moi, je suis certaine qu’ils vont vous adorer, les gens, avec vos histoires tordues et vos petits défauts qui prennent toute la place, vos petits malheurs qui valent bien les grands.
Ils vont faire de vous des stars, j’en suis convaincue.
Et si vous achetez un exemplaire du bouquin, les gens. Amenez-le-moi, je veux bien vous le dédicacer.